Quand le plaisir semble inaccessible
Le plaisir sexuel n’est pas toujours synonyme d’orgasme. Certaines personnes ressentent du désir, de l’excitation, mais n’atteignent pas le point culminant.
D’autres, au contraire, décrivent un plaisir absent, un corps silencieux, une impression de “ne rien sentir”.
Ces troubles de l’orgasme, appelés anorgasmie ou dysorgasmie, concernent aussi bien les femmes que les hommes.
Pour la sexologie psychosomatique, ils ne sont pas une défaillance mécanique, mais un langage du corps : le signe qu’une partie de soi cherche à être entendue.
Comprendre les troubles de l’orgasme
L’orgasme est un phénomène global : émotionnel, corporel, imaginaire et relationnel.
Il suppose de se laisser traverser par la sensation, de lâcher le contrôle et d’accueillir la vulnérabilité.
On distingue plusieurs formes :
- Anorgasmie primaire : jamais d’orgasme.
- Anorgasmie secondaire : disparition après une période d’orgasmes.
- Orgasme partiel ou retardé : plaisir présent, mais sans libération totale.
“L’orgasme n’est pas une performance, mais un langage du corps vivant.”
Joëlle Mignot
Le regard psychosomatique : quand le corps ne rêve plus
Selon la psychosomatique relationnelle (Sami-Ali, Mignot), l’orgasme résulte de la capacité du corps à rêver, à s’abandonner dans la relation.
Lorsqu’il ne survient pas, c’est souvent que le corps a perdu son imaginaire érotique — c’est-à-dire la liberté de se projeter, d’imaginer, de jouer.
“Qui rêvera, jouira peut-être, s’il s’agit d’une rêverie projetée par un corps propre, vivifié dans une relation à l’autre inspirante.”
Michèle Chahbazian
L’objectif du travail sexothérapeutique est donc de redonner vie à cette rêverie corporelle.
Les causes possibles des troubles de l’orgasme
Causes physiologiques
- Médicaments (antidépresseurs, anxiolytiques, pilule hormonale).
- Troubles hormonaux, ménopause, accouchement.
- Douleurs sexuelles (dyspareunie, vaginisme) freinant la détente.
Causes psychologiques
- Anxiété de performance, peur de lâcher prise, culpabilité du plaisir.
- Traumatisme sexuel, éducation restrictive ou taboue.
- Image corporelle négative, déconnexion sensorielle.
Causes relationnelles
- Tensions dans le couple, perte de confiance, communication limitée.
- Fusion excessive ou au contraire distance affective.
Le rôle du sexologue : accompagner le corps dans sa redécouverte
Le sexologue propose un espace bienveillant où le corps et la parole retrouvent leur lien.
L’objectif n’est pas d’“apprendre à jouir”, mais d’apprendre à ressentir.
Trois axes structurent l’accompagnement :
- Corps – Reconnexion sensorielle par la respiration, la relaxation et le toucher conscient.
- Psyché – Exploration des peurs, croyances et représentations du plaisir.
- Relation – Réinstauration du dialogue et de la complicité dans le couple.
Les approches thérapeutiques
Thérapies cognitivo-comportementales (TCC)
Les TCC permettent de remplacer les pensées bloquantes :
“Je ne vais pas y arriver.” → “Je peux simplement être présente à mes sensations.”
Elles intègrent :
- des exercices de sensate focus,
- la désensibilisation à la peur du “non-orgasme”,
- la rééducation à la lenteur et à la détente.
Approche psychosomatique et imaginaire corporel
Le corps a besoin de rêver.
Cette approche aide à réactiver l’imaginaire érotique, à travers le mouvement, la parole, la respiration ou même la création (écriture, dessin, danse).
Quand le corps retrouve la possibilité d’exprimer son plaisir, l’orgasme redevient possible.
Art-thérapie et relaxation
La relaxation favorise la détente musculaire et la conscience du souffle.
L’art-thérapie, elle, réveille la créativité et permet de transformer l’émotion bloquée en expression vivante.
Ces médiations ouvrent à une connaissance de soi par le ressenti.
Protocole de redécouverte du plaisir
Semaine 1-2 : Reconnexion au corps
- Respiration abdominale lente (4-6).
- Étirements doux du bassin et des hanches.
🎯 Objectif : apaiser et habiter le corps.
Semaine 3-4 : Exploration sensorielle
- Auto-massages non sexuels.
- Observation de la chaleur, du contact, du souffle.
🎯 Objectif : cultiver la curiosité corporelle.
Semaine 5-6 : Découverte du plaisir intime
- Toucher conscient des zones érogènes, sans but orgasmique.
- Visualisations positives : vagues, lumière, expansion.
🎯 Objectif : éveiller le plaisir corporel.
Semaine 7-8 : Dialogue et plaisir partagé
- Échanges de sensations avec le partenaire, sans pression de résultat.
- Respiration synchronisée et lenteur.
🎯 Objectif : relier le plaisir à la confiance et à la complicité.
L’orgasme, une expérience de connaissance de soi
Atteindre l’orgasme, c’est accepter de lâcher le contrôle, d’être traversé par la sensation.
C’est une expérience intime de liberté et de confiance.
“Quand on sait de quoi on souffre, c’est possible de dépasser.” — Patiente citée par Mignot
Retrouver l’orgasme, c’est donc retrouver une unité entre le corps, le cœur et l’imaginaire.
Le couple, partenaire de la redécouverte
La sexothérapie de couple permet de redéfinir la sexualité comme un espace d’exploration et non de performance.
Le partenaire apprend à :
- écouter sans juger,
- encourager sans presser,
- partager la tendresse avant la recherche d’orgasme.
Dans ce climat, le plaisir peut à nouveau circuler librement.
FAQ – Troubles de l’orgasme : les réponses du sexologue
1. Pourquoi je n’arrive pas à jouir ?
L’absence d’orgasme peut avoir des causes physiques (fatigue, médicaments, douleurs), psychologiques (stress, peur, culpabilité) ou relationnelles (tensions de couple).
Un accompagnement sexologique aide à en identifier la source et à rétablir la connexion au plaisir.
2. Est-ce normal de ne pas avoir d’orgasme ?
Oui, il n’y a pas de “normalité” universelle.
Certaines personnes ressentent un plaisir diffus sans orgasme ; d’autres ont besoin de temps ou d’un environnement émotionnel sécurisé.
L’important est d’apprendre à écouter son corps plutôt que de viser un résultat.
3. Combien de temps faut-il pour retrouver l’orgasme ?
Chaque parcours est unique.
Certaines personnes ressentent un changement en quelques séances, d’autres nécessitent plusieurs mois pour se reconnecter à leur sensorialité.
La constance et la bienveillance sont les clés.
4. Quels exercices aident à mieux ressentir ?
Les plus efficaces sont :
- la respiration abdominale,
- les auto-caresses progressives (sensate focus),
- la relaxation du bassin,
- les visualisations sensorielles (chaleur, vague, lumière).
Le sexologue personnalise ces exercices selon le profil et les besoins.
5. Est-ce un problème si je n’ai jamais eu d’orgasme ?
Non. L’orgasme n’est pas une obligation, mais une possibilité.
Le corps peut apprendre à se détendre, à se faire confiance et à découvrir le plaisir à son rythme.
6. Les hommes aussi peuvent-ils souffrir de troubles de l’orgasme ?
Oui, bien sûr. Certains hommes connaissent un retard éjaculatoire, d’autres une impossibilité à ressentir le plaisir malgré l’éjaculation.
Les causes sont souvent similaires : contrôle excessif, anxiété, blocages émotionnels ou relationnels.
7. La sexothérapie remplace-t-elle un traitement médical ?
Non. Elle le complète.
En cas de cause organique (hormonale, neurologique, médicamenteuse), le sexologue travaille en lien avec le médecin traitant ou un spécialiste.
Le plaisir comme chemin de liberté
Les troubles de l’orgasme ne sont pas des défaillances, mais des invitations à se rencontrer soi-même.
Avec un accompagnement adapté, chacun peut retrouver la capacité de ressentir, de vibrer, et d’habiter pleinement son corps.
👉 Vous souhaitez mieux comprendre votre plaisir ? Prenez rendez-vous avec votre sexologue à Montauban pour retrouver confiance, douceur et éveil sensoriel.