Et si la fidélité ne se résumait plus à « ne jamais toucher un autre » ? Depuis quelques années, un nouveau mot circule dans les discussions de couples curieux et forcement en thérapie de couple : le soft swapping. Un terme qui fleure bon la liberté… mais aussi l’inquiétude. Car derrière cette pratique libertine « adoucie », se cachent des questions fondamentales : jusqu’où peut-on partager ? Et surtout, comment ne pas franchir la ligne rouge du couple ?
Qu’est ce que le Soft swapping ?
Imaginez deux couples qui se retrouvent. Il y a de la complicité, des regards, des caresses qui s’échangent… mais sans pénétration. C’est ça, le soft swapping : on partage l’intimité, mais pas « tout ».
- Baisers, caresses, sexe oral parfois : oui.
- Rapports sexuels complets : non.
C’est une manière de flirter avec les limites sans aller « trop loin ». Pour certains, c’est une étape avant d’explorer plus loin le libertinage. Pour d’autres, c’est un terrain de jeu qui restera toujours limité.
Quand la monogamie vacille
Pourquoi cette pratique séduit-elle autant ? Parce qu’elle s’inscrit dans un mouvement plus large de remise en question de la monogamie.
- Aujourd’hui, beaucoup de couples revendiquent une fidélité « choisie » plutôt que subie.
- Les frontières de la sexualité se redessinent : polyamour, relations ouvertes, échangisme, et désormais soft swapping.
Autrement dit, le couple n’est plus forcément ce bastion fermé qu’il était autrefois. Certains choisissent d’ouvrir une fenêtre… mais pas la porte entière.
Consentement : la règle d’or
Si je devais résumer le soft swapping en une seule règle, ce serait celle-ci : tout est possible, tant que c’est consenti.
Consentir, cela veut dire :
- en parler avant, clairement, sans tabou,
- fixer ses limites,
- accepter que ces limites puissent changer à tout moment.
Car oui, le consentement est réversible : ce qui était excitant hier peut devenir inconfortable demain. Et l’autre doit être prêt à l’entendre.
👉 En clair : dans le soft swapping, on ne joue pas avec le corps de l’autre, mais avec la confiance.
Illusion n°1 : « Ça va calmer ma jalousie »
Beaucoup de couples imaginent que le soft swapping est une solution miracle. « Si je l’accepte, je serai moins jaloux·se », « ça va pimenter notre couple », ou encore « ça sauvera notre relation ».
La vérité est plus nuancée.
- La jalousie ne disparaît pas : elle peut même être ravivée.
- Voir son partenaire désiré par un autre peut piquer l’ego, même avec des règles strictes.
- Et surtout, aucune pratique sexuelle ne règle un conflit de couple. Si le dialogue est déjà compliqué, si le désir s’étiole ou si la confiance vacille, ajouter des tiers dans l’intimité ne fera qu’accentuer les fissures.
👉 Bref : le soft swapping n’est pas une thérapie conjugale. C’est un choix, pas un pansement.
Quand ça marche (et quand ça dérape)
Alors, faut-il se lancer ou fuir ? Tout dépend du socle du couple.
- Quand il y a déjà une complicité solide, le soft swapping peut renforcer la connivence : un jeu partagé, une expérience excitante qui nourrit le lien.
- Quand le couple est fragilisé, au contraire, la pratique risque de devenir un révélateur brutal des insécurités et des rancunes.
Un mot d’ordre : ne pas se lancer pour de mauvaises raisons. Le soft swapping est une exploration, pas une fuite.
Le vrai gain : la communication
Paradoxalement, le plus grand bénéfice du soft swapping ne se situe pas dans l’érotisme, mais dans la parole.
Discuter de ses envies, oser dire « j’ai envie de tester ça », « ça, je ne veux pas », « là, je me sens en confiance » : voilà un exercice qui peut rapprocher.
En ce sens, le soft swapping est moins un fantasme de corps qu’un laboratoire de communication.
Place aux témoignages : à vous la parole !
Parce qu’aucun manuel ne vaut l’expérience vécue, j’invite celles et ceux qui ont déjà pratiqué le soft swapping à venir partager leur histoire (en anonyme ou pas) dans le podcast Position 82.
- Comment avez-vous fixé vos règles ?
- Quelles surprises (bonnes ou mauvaises) avez-vous rencontrées ?
- Qu’est-ce que cela a changé dans votre couple ?
Ces récits sont précieux : ils permettent de comprendre la richesse, mais aussi les limites, de cette pratique encore méconnue.
Le soft swapping fascine parce qu’il joue sur une frontière : fidèle… mais pas tout à fait. Il intrigue parce qu’il redéfinit la notion d’exclusivité, sans pour autant tout bouleverser.
Mais derrière la curiosité, n’oublions jamais que l’essentiel reste le même : le respect, le consentement, et la liberté de dire oui… ou de dire non.
Alors, est-ce une tendance passagère ou une nouvelle façon de penser la fidélité ? À chacun de répondre.
Et si vous avez déjà franchi le pas, j’ai une place pour vous dans Position 82 : votre témoignage pourrait bien ouvrir les yeux de beaucoup d’autres.