Le sexe comme médicament ?

Sexologue Montauban - Sexe comme médicament

L’Écho ancestral de la sexothérapie : Au-delà des mythes modernes

Notre perception contemporaine de la sexothérapie est souvent enfermée dans des cadres récents, la rattachant principalement aux avancées psychologiques du XXe siècle. Pourtant, un regard attentif sur l’histoire révèle une réalité bien plus ancienne et fascinante : l’idée que la sexualité puisse être intrinsèquement liée à la santé et au bien-être, et qu’elle puisse même servir de voie thérapeutique, n’est pas une invention de l’ère moderne. En dissipant certains mythes qui entourent cette discipline, nous découvrons des perspectives ancestrales qui peuvent profondément modifier notre compréhension de la sexualité humaine et de son potentiel curatif. Un voyage dans le temps nous mène à des civilisations où le corps, l’esprit et le spirituel étaient indissociables, et où la sexualité occupait une place centrale dans l’équilibre de l’individu et de la communauté.

La sexualité vue en Egypte antique comme une force vitale fondamentale

Au cœur de cette exploration historique, l’Égypte ancienne se distingue par son approche remarquablement ouverte et intégrée de la sexualité. Loin d’être une préoccupation marginale, la sexualité y était considérée comme une force vitale fondamentale, essentielle non seulement à la reproduction et à la continuité de la lignée, mais aussi à la santé physique, à l’équilibre émotionnel et à l’harmonie spirituelle de l’individu. Dans une culture profondément connectée aux cycles de la nature, symbolisés par la fertilité du Nil et la renaissance quotidienne du soleil, l’énergie créatrice de la sexualité humaine était perçue comme un reflet miniature de cette puissance cosmique. Les mythes de création, comme celui d’Atoum qui engendre le monde par un acte solitaire, ou la vénération de divinités associées à la fertilité et à la virilité comme Min, témoignent de la sacralisation de la puissance sexuelle. La sexualité n’était pas confinée à la sphère privée ou cachée ; elle était présente dans l’art, la littérature et les pratiques religieuses, célébrée comme une force de vie.

Dans ce contexte culturel qui embrassait la sexualité sans tabou excessif, il était logique que les difficultés liées à cette dimension de l’existence soient abordées par ceux qui prenaient soin de la santé et du bien-être de la communauté. Ces praticiens, qui pouvaient être des médecins, des prêtres ou des sages-femmes selon la nature du trouble et la personne concernée, possédaient un savoir qui combinait l’observation empirique, la connaissance des remèdes naturels et une compréhension profonde des forces spirituelles et énergétiques censées gouverner le corps humain. Ils ne se contentaient pas de traiter les symptômes physiques ; leur approche était fondamentalement holistique, visant à restaurer l’équilibre de l’être dans sa totalité.

La sexualité comme prescription thérapeutique

Ce qui peut paraître étonnant pour l’esprit contemporain, habitué à une dissociation plus nette entre médecine et sexualité, c’est la manière dont ces praticiens égyptiens intégraient explicitement la sexualité dans leurs prescriptions thérapeutiques. Oui, les papyrus médicaux et d’autres textes anciens suggèrent que, face à certains maux ou déséquilibres, des « rituels sexuels » pouvaient être recommandés. Il ne s’agissait pas de simples actes récréatifs, mais de pratiques spécifiquement désignées, potentiellement accompagnées de paroles rituelles, de l’utilisation de certaines substances ou d’un cadre temporel et spatial particulier. Ces « remèdes » sexuels étaient conçus dans l’optique de canaliser l’énergie sexuelle, perçue comme une source puissante de guérison et de régénération. L’idée était que les blocages ou les disharmonies dans la sphère sexuelle pouvaient se manifester sous forme de maladies physiques ou de déséquilibres psychiques, et que stimuler ou orienter correctement cette énergie vitale pouvait aider à lever ces blocages et à restaurer la santé.

Cette approche était radicalement différente d’une vision purement physiologique ou mécanique de la sexualité. Elle reconnaissait la puissance de l’énergie sexuelle non seulement pour créer la vie, mais aussi pour revitaliser l’individu, stimuler la circulation, équilibrer les humeurs (si l’on transpose un concept grec ultérieur, l’idée de flux d’énergie était certainement présente) et même influencer l’état spirituel. La sexualité était donc intégrée dans un cadre thérapeutique bien plus large que la seule procréation ou le plaisir, englobant le bien-être physique, l’équilibre émotionnel et l’harmonie avec le cosmos.

Ce regard en arrière ne vise pas à idéaliser les pratiques antiques, qui étaient ancrées dans un système de croyances et une compréhension du corps très différents des nôtres. Néanmoins, il met en lumière une vérité fondamentale qui résonne encore aujourd’hui : la reconnaissance du rôle crucial de la sexualité dans le bien-être global de l’être humain n’est absolument pas un concept moderne. L’idée que les difficultés sexuelles ne sont pas isolées mais sont liées à d’autres aspects de la vie – qu’ils soient physiques, psychologiques ou relationnels – est une sagesse ancienne.

Une inspiration pour les sexologues

Si les méthodes ont changé – passant des rituels sous l’égide des dieux aux consultations en cabinet avec un thérapeute formé aux sciences humaines et à la médecine – l’objectif sous-jacent de nombreuses approches thérapeutiques liées à la sexualité conserve une filiation lointaine avec ces pratiques ancestrales. Le sexologue, dans ses formes les plus complètes, ne se limite pas à traiter des dysfonctions spécifiques comme les troubles de l’érection ou les douleurs sexuelles, bien que ces aspects soient essentiels. Elle cherche également à comprendre les racines psychologiques, émotionnelles et relationnelles des difficultés sexuelles. Elle explore l’histoire personnelle de l’individu, ses croyances sur la sexualité souvent héritées de son éducation et de sa culture, la qualité de sa relation de couple, son état de santé général et son bien-être psychologique.

De manière similaire aux praticiens égyptiens qui voyaient la sexualité comme une force vitale à canaliser, la sexothérapie moderne reconnaît que l’épanouissement sexuel est lié à une bonne circulation de l’énergie (au sens métaphorique et psychologique) et à une harmonie entre les différentes dimensions de la vie. Elle aide les individus et les couples à surmonter les blocages, qu’ils soient dus à des traumatismes passés, des anxiétés de performance, des problèmes de communication ou des conflits relationnels. Le but n’est pas la « guérison » d’une « maladie » sexuelle, mais l’accompagnement vers un épanouissement, une meilleure connaissance de soi et de l’autre, et une connexion intime plus profonde – des aspirations qui ne sont pas sans rappeler la quête d’harmonie et de vitalité des anciens Égyptiens.

D’autres civilisations antiques, bien que parfois moins documentées sur cet aspect spécifique des « rituels thérapeutiques », témoignent également d’une reconnaissance de l’importance de la sexualité pour la santé. La médecine traditionnelle chinoise, par exemple, a développé des théories complexes sur l’énergie sexuelle et son rôle dans la longévité et la vitalité générale, proposant des pratiques et des exercices pour conserver et optimiser cette énergie. Dans la Grèce et la Rome antiques, si l’approche était peut-être plus orientée vers l’hygiène de vie et l’équilibre des humeurs, l’importance d’une activité sexuelle saine pour le bien-être physique et mental était reconnue. Ces exemples, variés dans leurs méthodes et leurs philosophies, soulignent une constante : l’humanité s’est toujours préoccupée de sa vie sexuelle et a cherché des moyens d’améliorer sa santé et son bonheur dans ce domaine.

L’histoire de l’approche thérapeutique de la sexualité n’est donc pas une ligne droite menant de l’ignorance à la connaissance moderne, mais plutôt un parcours sinueux, jalonné de différentes compréhensions, de périodes d’ouverture et de périodes de répression. L’exemple égyptien nous rappelle avec force que l’idée d’utiliser la sexualité comme un chemin vers la guérison et l’épanouissement n’est pas une idée révolutionnaire du XXIe siècle. Elle est, en réalité, ancrée dans les sédiments millénaires de la conscience humaine, aussi ancienne que les premières grandes civilisations, voire plus.

Alors, la prochaine fois que le terme « sexothérapie » résonnera à vos oreilles, pensez au-delà des clichés contemporains. Souvenez-vous que cette pratique, dans son essence la plus profonde – celle de reconnaître la sexualité comme une dimension vitale du bien-être et de chercher à lever les obstacles à son expression saine et épanouie – est l’héritière d’une longue et riche histoire humaine.

C’est une histoire qui nous rappelle que le désir de vivre une sexualité pleine, joyeuse et intégrée à notre santé globale est une quête fondamentale, partagée par nos ancêtres aussi lointains que ceux qui bâtirent les pyramides sur les rives du Nil. Comprendre cette profondeur historique enrichit notre vision de la sexothérapie moderne, la positionnant non pas comme une mode passagère, mais comme la manifestation actuelle d’une préoccupation humaine éternelle.

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